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Samira Marai: le manque de coordination.. est l'origine du mal

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Samira Maraï, ministre de la Santé, était l’invitée de midi-show aujourd’hui, vendredi 2 septembre 2016. Elle a parlé du diagnostic qu’elle a dressé après avoir visité l’hôpital régional de Kasserine. Elle a également parlé des mesures d’urgence prises en faveur de l’hôpital régional.


 

D’emblée, Maraï  dit qu’en tant que médecin de la Santé publique, elle avait déjà une idée sur la situation des hôpitaux régionaux. «  Je suis avant tout un médecin hospitalo-universitaire et je connais donc bien les difficultés au sein des hôpitaux. De plus, j’étais députée de Médenine, ce qui m’a permis de connaitre de près les difficultés dans les régions. Lorsque je me suis redue à l’hôpital, j’ai fait un état des lieux.


On pousse les gens à acheter des médicaments qui existent !


La ministre de la santé dit avoir vu « des vertes et des pas mûres » à l’hôpital régional. « Les médecins  m’ont dit qu’ils ne disposaient pas de médicaments qu’il faut pour traiter leurs patients » dit-elle. Sauf qu’en explorant les lieux, la ministre s’est rendue compte que le manque n’est pas dû aux médecins...
« Une fois en service de chirurgie, j’ai trouvé le même médicament que le médecin a demandé et qu'il dit ne pas avoir trouvé. Des responsables cachent donc les médicaments pour pousser les patients à en acheter à la pharmacie ! »
 


Pour un simple réactif manquant, une machine qui vaut des centaines de millions ne fonctionne pas


Samira Maraï  a ajouté qu’au niveau des laboratoires, des centaines de bilans restent entassés sans résultats parce qu’il n’y a pas de réactif, (une matière grâce à laquelle on peut effectuer des bilans). Elle a ajouté que la machine des bilans vaut pourtant des centaines de millions. "Celle-ci reste non opérationnelle et les bilans sont bloqués pour un simple réactif manquant qui ne coûte pas grand-chose ! Le problème est donc lié à l’administration ! Il n’y a pas de coordination entre médecins et administration. Le corps soignant demande du matériel. Mais la direction traine et prend son temps pour répondre et prend la peine de lancer un appel d’offre et d’attendre le meilleur prix, etc. C’est en effet, parce que l’administration ne connait pas les priorités et les urgences médicales ! Il s’agit donc d’un problème de gouvernance et de coordination. Et c’est justement sur ce volet qu’on va tabler », explique-t-elle.

 


Aucun manquement médical n’a été enregistré


Pour ce qui est du bilan des morts à Kasserine, Samira Maraï dit que les gens qui sont morts, étaient vraiment condamnés à mourir et qu’il n’y a pas eu de manquement. « J’ai moi-même examiné les dossiers et l’équipe médicale qui m’a accompagnée a fait de même. Après avoir visité les lieux, nous nous sommes réunis et avons rédigé un rapport à 2h du matin »

 


Une enquête pour comprendre le problème des scanners


Maraï ajoute qu’il y aura une enquête pour comprendre le problème des scanners. "Les scanners marchent un jour et tombent en panne le lendemain pour remarcher quelques jours après ! Le chef de l’Etat a demandé une enquête, et nous avons fait un état des lieux. Aujourd’hui, je suis responsable sur la façon de travailler. Et c’est ce que je compte faire".

 


Des décisions en faveur des régions, exceptionnellement à Kasserine

 


Des décisions d’urgences ont été prises en faveur de l’hôpital de Kasserine, dit la ministre de la Santé. Et d’ajouter « De par son emplacement stratégique, l’hôpital de Kasserine a besoin de décisions exceptionnelles et urgentes. Les catastrophes ne demandent pas la permission, ça nous tombe dessus sans crier gare ! On doit donc prévoir et prendre les mesures préventives avant que ça n’arrive. Aujourd4hui, deux ambulances supplémentaires seront transférées à Kasserine. Celles-ci s’ajoutent aux 7 ambulances dont dispose l’hôpital.  Nous avons dressé la liste du matériel  demandé par les médecins ont été formulés par les médecins et on va le transférer dans les jours à venir. Nous avons décidé d’allouer un budget spécial pour l’aménagement d’un bloc opératoire à part pour la chirurgie orthopédique.

 


Les médecins ne manquent pas

 


Pour  ce qui est du manque du staff médical à Kasserine, Maraï dit que l’équipe médicale est apte à gérer l’hôpital. Elle a précisé que le manque réside dans l’aménagement, les  blocs et le matériel. Elle a précisé, en outre, que 80% des insuffisances de Kasserine auraient pu être résolues à kasserine, sauf que le de la coordination a bloqué les issues.